Publié le 6 février 2020 par Pierre Paquette
D’éventuels astronomes mercuriens établiraient un calendrier bien différent du nôtre, l’absence de satellite naturel éliminant le concept de « mois » et probablement aussi celui de « semaine », mais la grosse différence résiderait dans la durée respective du jour et de l’année, deux concepts qui se confondent sur Mercure. Son orbite est plus excentrique (0,205630) que n’importe quelle autre planète ; sa distance au Soleil varie donc, au cours d’une même orbite, de 46 millions de kilomètres (Gm) à 69,8 Gm. Comme Mercure tourne lentement sur elle-même par rapport aux étoiles (en 58,646 jours terrestres), ce qui fait qu’une journée solaire mercurienne dure deux années mercuriennes (de 87,9691 jours terrestres chacune) ! Comme la vitesse de Mercure sur son orbite varie selon sa distance au Soleil, certains endroits ont deux levers ou deux couchers de Soleil le même jour !
Non, le Soleil n’est pas fou, et les mouvements de Mercure ne sont pas empreints de surnaturel ! En fait, c’est que pendant environ quatre jours terrestres avant le périhélie, la vitesse orbitale de Mercure s’accroit tellement (dû à la proximité au Soleil) qu’elle égale puis dépasse la vitesse angulaire de rotation de Mercure. Après le périhélie, Mercure ralentit sur son orbite (jusqu’à l’aphélie, si on néglige l’influence des autres planètes) et le Soleil reprend sa vitesse normale dans le ciel.
L’animation (amorcée en cliquant sur le bouton ci-dessous) simule le déplacement de Mercure sur son orbite. Nos simulations sont pour la latitude 45° nord, mais un effet semblable serait observé à n’importe quelle latitude. Le rectangle au bas de chaque vue correspond au sol de la planète : gris à la longitude 0°, bleu à 90°, ou vert à 270°. À noter qu’il peut s’écouler quelques secondes entre le moment où vous mettez l’animation en marche et le moment où le Soleil apparaît ou se déplace dans l’une des quatre fenêtres de gauche. (La fenêtre en haut à gauche demeurera noire en tout temps.)
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