Opposition et distance minimale : Comment s’y retrouver ?

Publié le 27 mai 2020 par Pierre Paquette

L’astronome amateur attentif peut noter que la date de l’opposition d’une planète ne concorde pas toujours avec la date de sa distance minimale à la Terre. Par exemple, en 2020, Mars est à son plus près le 6 octobre (à 14 h 19 TU), tandis qu’elle n’arrive à l’opposition qu’une semaine plus tard, le 13 octobre (à 23 h 20 TU). Comme on dit en québécois : « Hein ? Comment ça ? » Allons-y donc d’une explication.

Des orbites pas concentriques

Sans être aussi étirées qu’on le voit parfois dans certains livres ou sites web de vulgarisation astronomique, les orbites des planètes ne sont pas des cercles parfaits, et surtout, elles ne sont pas centrées sur le Soleil. En effet, la première loi de Kepler nous enseigne que « l’orbite d’une planète est une ellipse dont le Soleil occupe un des foyers ». La différence est minime pour Vénus, faible pour la Terre, mais bien facile à percevoir dans le cas de Mars, comme l’indique le schéma ci-contre — à cette échelle, le Soleil fait environ de diamètre, mais les planètes elles-mêmes sont invisibles ; elles sont donc indiquées par des cercles vides.

Si on regarde la progression de la distance Terre–Mars au cours de septembre et octobre 2020, on remarque que Mars s’éloigne graduellement (et un tant soit peu) du Soleil ; en effet, elle était au périhélie, le point de son orbite le plus près de notre étoile, le 3 août 2020 (vers 12 h TU) — ce point est marqué d’un triangle sur son orbite.

La Terre atteint quant à elle son périhélie au début de 2021, plus exactement le 2 janvier à 13 h 50 TU — ce point est aussi marqué d’un triangle sur son orbite.

C’est donc un peu un jeu de souque à la corde qui se joue entre la distance décroissante de la Terre au Soleil et la distance croissante de Mars au Soleil. Le minimum est atteint le 6 octobre, comme mentionné ci-dessus, et comme on peut le voir dans l’animation ci-contre.

Mars

🌑 🌒 🌓 🌔 🌕 🌖 🌗 🌘

© 2020 Astronomie‑Québec / Pierre Paquette